
LE PORTFOLIO DE PHILIPPINE DE RICHEMONT
Philippine de Richemont est une artiste dont le travail explore la poésie du corps en mouvement, porté par une palette vibrante et sensible. Sa peinture célèbre la féminité, la matière, les gestes, dans une approche instinctive et profondément expressive. Inspirée par la danse et les corps qui s’expriment, elle construit des univers sensoriels et habités. La couleur est pour elle un langage essentiel, moteur de composition et d’émotion. Son œuvre est un dialogue autour du sujet inépuisable du corps de la femme et de ses variations infinies.


Peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Philippine de Richemont. Je suis née à Paris en 1989. Je suis artiste auteure, peintre, illustratrice et directrice artistique.


Si tu devais retracer ton parcours ?
J'ai fait Penninghen à Paris, en section art graphique. J'étais au départ partie dans l'idée de devenir architecte d'intérieur, ce qui me plaisait était le décor, les possibilités infinies pour donner vie à un endroit. Les maquettes en carton format 1/72e ont eu raison de mon enthousiasme. Après, je pense que les deux peuvent être mêlés. C'est aujourd’hui beaucoup plus accepté d'avoir plusieurs casquettes.


Une autre forme d'expression artistique qui m'a toujours attirée est aussi les costumes de scène : opéra, théâtre... Je trouve les formes et couleurs, textures et tissus d'une richesse absolue.
J'ai été marquée par ma formation de dessin de nu à l'école, où j'ai dû apprendre à observer le corps en mouvement. Danseuse de formation (15 ans de danse classique), cela m'a tout de suite plu.
Je suis sortie DA de l'école, avec un œil formé à saisir la vie en mouvement, les couleurs et textures du monde. Je pense que la recherche de couleurs associée à ma passion pour la danse et le corps qui s'exprime sont mes deux plus grandes sources d’inspiration.


Quelle a été ta rencontre avec la peinture ?
J'ai rencontré la peinture très tôt. Au musée avec mes parents, lors de voyage, dans les jeux de sept familles du Louvre, du musée d'Orsay, du Prado, du MET..., dans les livres d'art à la maison. Mes parents sont tous les deux artistes peintres et décorateurs, je crois que c'était une évidence.


Qu'est-ce qui t'a amené à New York puis Biarritz ?
J'ai passé un an de ma scolarité dans une école aux États-Unis, une boarding school quand j'avais 15 ans. La passion pour les États-Unis ne m'a plus quittée, j'y suis retournée pour faire des études à San Francisco à la California College of the Arts, puis un stage à New York. Là-bas, j'y ai rencontré un certain garçon, que j'ai épousé quelques années plus tard.
Biarritz est arrivé par hasard dans nos vies, nous voulions faire une petite pause de notre vie à cent à l'heure. L'attrait de cette belle ville au bord de l'océan, le surf, la nature, la communauté nous ont attirés. Nous avons rencontré des gens incroyables, notre horizon s'est encore élargi.


Comment te sens-tu quand tu peins / dans ton atelier ?
Je n'ai pas de vrai processus quand je travaille si ce n'est que de dessiner beaucoup en amont. Je me documente, j'essaye d'apprivoiser mon sujet sous tous ses contours. Je peux être très productive un jour et pas du tout un autre. Je suis capable aussi de travailler très vite ou non, tout est un état d'esprit. Si celui-ci est libre, je peux voler.


Quelles sont tes sources d'inspiration ?
J'ai beaucoup de sources d'inspiration, du nu d'Edward Weston, les mains de Prague de Boltanski, l'annonciation de la Vierge d'Antonello da Messina, Ansel Adams, Sarah Moon,Viviane Sassen, Paolo Roversi, des couleurs de Gauguin, de Helen Frankenthaler, de Rothko, l'espace ... Mais aussi des artistes d'aujourd'hui, des amis dont le travail m'inspire. L'art est partout ! J'ai une mémoire visuelle, et dans mon esprit vivent toutes ces images.


Tu peins beaucoup de corps de femmes, pourquoi le corps joue un rôle central dans ton travail ?
Je pense que le corps de la femme est un sujet inépuisable : je le connais bien, je l'observe, le reproduis, en l’exagérant, en l’interprétant. C'est le corps animé, le corps qui s'agite, qui se plie, se détend et dont les variations sont infinies. La couleur guide mon travail. Je construis une histoire. La nature et ses formes diverses peuplent aussi mon univers.


Qu'est-ce que ça te fait de montrer / partager ton travail ?
J'aime montrer mon travail, pas vraiment l'expliquer, car souvent cela m'est venu spontanément. J'aime surtout écouter les réactions, les coups de cœur, les interrogations. C'est toujours enrichissant de devoir parler de son travail. On apprend beaucoup sur soi.


Quel est ton rapport au temps ?
Selon mon humeur du jour, le temps me paraît long, mais trop bref aussi. Je suis assez sereine face au temps qui passe. J'aime ne rien faire parfois et regarder le monde vivre. Sur un banc au soleil, à la terrasse d'un café. Encore une fois je regarde, j'observe, je prends des notes mentalement ou sur un carnet.


Quels sont tes projets / tes envies / tes voyages à venir ?
J'ai envie de beaucoup de choses : je suis en train de terminer une série sur le cirque, très colorée et joyeuse, j'ai envie de la montrer. J'ai aussi envie d'aller en Irlande et en Écosse, de nager dans l'océan plus souvent et de me remettre à la sculpture ! Et surtout, j'ai envie de transmettre mon amour du beau et un esprit ouvert et curieux à mes enfants.
